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O medico urbano (Le médecin urbain), 2016
Outils utilisés lors de la performance, moulages, photographies
Vue de l’exposition Palpitação Contention, Viaduto das artes, Belo Horizonte, 2016

En 2013 un plan de renforcement médical fut mis en place par le gouvernement brésilien afin de mieux subvenir aux soins des habitants des campagnes. L’arrivée de plus de 6000 médecins cubains fut prévue sur tout le continent pour aider les villages de campagne étant en fort manque d’assistance médicale contrairement aux grandes villes. Certains médecins locaux rejetèrent violemment cette aide extérieure allant jusqu’à huer la venue de leurs confrères et à dénigrer leur aptitude à exercer sur le sol brésilien.


Malgré des centres-villes aux architectures parfois imposantes, Belo Horizonte et les grandes métropoles brésiliennes restent cependant verdoyantes car les arbres sont florissants au sein de ces étendues bitumées. Certains de ces arbres oubliés, appartenant majoritairement à la famille des ficus, semblent résister avec courage à l’urbanisation envahissante. Ils ont pour caractéristique d’avoir des racines partiellement hors-sol, massives et sinueuses qui font craqueler le goudron qui les entoure et reprennent l’ascendant sur celui-ci.


Cette fascination pour les ficus citadins initiât la performance O medico urbano dont le simple geste consistait en une série de moulages de racines avec des bandes plâtrées. Cette déambulation propose à petite échelle, une transition par la marche de l’espace urbain à celui de la campagne de proximité. L’action de façonner un plâtre évoque la rigueur médicale mais lors de cette performance la technique se trouve déplacée dans un autre champ. Elle fut menée directement dans les rues ou en bord de route sur un trajet de 15km entre le domicile et l’atelier. Tel un praticien aux capacités désavouées, le médecin urbain balise son chemin de plâtres blancs, tout comme les cailloux semés par Le Petit Poucet.


Récupérés et démoulés à des intervalles de temps différents, ces plâtres fins, vieillis par l’usure perdirent tout volume pour s’affaisser et s’aplatir. L’objet final ne présente plus que l’emprunte de l’arbre sans sa forme. Les plis de sa peau sans sa musculature ni son ossature. Le résultat, n’est finalement pas très loin d’un pansement maculé et décollé d’une plaie après un temps d’usage révolu.

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